Archive pour la catégorie ‘Bolivie’

Uyuni et sud Lipiez des paysages hors norme

Mercredi 14 février 2007

Uyuni, 14 février 2007

La voiture roule à vive allure et pourtant tout semble immobile.

La montagne au loin ne se rapproche pas, le paysage à droite comme à gauche ne défile pas.

L’engin semble flotter dans l’espace, figé sur place.

Rose et Raoul Piche entendent le moteur, la musique aussi (une superbe Toccata arrangée façon rock, merci Claire) dans une totale immobilité apparente. Pourtant le gros 4X4 qui emmène les Piche et avec eux Sumi, Kanako, Goeffrey, Olegario et Vincenta progresse.

Mais comme il se déplace sur un immense miroir de 190 Km de long sur 60 km de large aucun repère visuel ne permet aux passagers de percevoir le moindre mouvement. C’est là un effet magique de la traversée du salar de Uyuni (Bolivie). Il y en a d’autres comme en témoigne cet échange entre Raoul et Goeffrey.

- Oh! regarde là bas, un oiseau

- Un oiseau ? Tu es sûr ?

- Oui, regarde bien

- Ton oiseau, il se déplace bien vite…

- Ah! oui, je me trompe c’est un camion !

Pour la première fois de sa vie Raoul voit des camions voler ! Non par abus des feuilles de coca, encore que ça mâchouille allègrement dans ce 4X4, mais à cause des effets visuels étranges qu’offre le miroir sans limite du salar.

Les nuages, les montagnes, les véhicules, les gens se reflètent si parfaitement sur la mince couche d’eau de pluie tombée la veille qu’ils produisent une image totalement symétrique horizontalement.

Dans ce lieu étonnant, les Piche ont découvert que l’on pouvait construire des maisons et des meubles avec des blocs de sel !

La réserve est quasi infinie puisque la couche de sel atteint 20 mètres sur 11 000 km2 de surface.

Parfois, comme sur un lac, apparaît une île.

Celle des pêcheurs, est couverte de cactus dont certains mesurent 16 mètres de haut et sont vieux de… 1200 ans !

Lorsque la faible couche d’eau de surface est absente, le blanc pur du sel éblouit sous la lumière crue due aux 3800 m d’altitude. On a alors l’impression de se trouver dans un paysage de neige.

La neige, la vraie, les Piche la rencontreront deux jours plus tard, à 5000 mètres, en franchissant le plus haut col qu’ils n’aient jamais passé de leur vie.

Entre temps, ils ont découvert des lacs émeraudes, rouges, blancs, bleus hébergeant des colonies de flamands roses, des vigognes, des lamas.

Lacs entourés de volcans aux cimes enneigées qui tutoyent les 6000 m.

Grandiose.

Des paysages qui laissent sans voix ou plutôt avec une voix au vocabulaire réduit : “Oh!”, “Whaaouuuu”, ” Pffffouuu”, “Incroyable !”. L’amour rend idiot, la beauté muet.

De tels paysages les Piche n’en avaient encore jamais vus, pas plus que Sumi et Kanako le jeune couple de Japonais qui effectue un voyage de neuf mois en Amérique latine, pareil pour Goeffrey, en balade depuis plus d’un an dans ces contrées.

Seuls, Olegario (le guide-chauffeur) et Vincenta, sa femme, sont familiers des lieux puisqu’ils y sont nés.

Sans doute le faut-il pour s’y retrouver dans le dédale de pistes qui partent dans toutes les directions.

Incontestablement, les trois jours de traversée du Lipez (le nom de cette région qui englobe le salar d’Uyuni) ont été le moment le plus fort du voyage des Piche depuis Lima.

Conséquence inattendue, le charme de San Pedro de Atacama au Chili, destination finale de ce périple, n’a guère opéré. Le salar de Atacama, la vallée de la mort, celle de la lune et quelques autres lieux tant vantés ont paru un peu fades après cette extraordinaire traversée.

C’est alors qu’est revenue à l’esprit de Raoul une remarque de J.P. Haigneré, l’astronaute français : “la région la plus photographiée par les astronautes pour leur plaisir est celle qui se trouve au sud de la Bolivie. Vue de l’espace elle offre des images stupéfiantes”.

Stupéfiant, pour la Bolivie c’est le mot qui convient …

“Le Lipez, c’est de la pure !” déclare Raoul.

Pour ceux qui voudraient s’en convaincre, il suffit d’aller sur Google Earth, de chercher San Pedro de Atacama au nord du Chili puis de monter encore un peu plus au nord en franchissant la frontière de la Bolivie.

Vous n’en reviendrez pas… comme les Piche qui ont encore l’esprit là-bas.

Plus de photos sur cette région extraordinaire en cliquant ici

Une vidéo sur le salar de Uyuni et lacs du sud Lipiez


Uyuni

Petites réfléxions diverses et variées

Vendredi 9 février 2007

Sucre, 9 février 2007

Le voyage est aussi fait de détails, de moments cocasses ou que l’oeil du voyageur transforme ainsi.

A. Gide voulait que “l’important soit dans notre regard et non dans la chose regardée”.

Voici quelques “regards” des Piche, sans relation entre eux.

Les Américains

- As-tu remarqué, les Américains à la table derrière nous ? Ils sont une quinzaine et on les entend à peine parler. Incroyable !

- Des Américains discrets, civilisés, cela s’appelle des Anglais, répond Raoul.

Curieux et voulant prouver qu’il a raison, il se tourne vers une des convives et lui demande l’origine de ce groupe.

- Nous venons du nord-est de l’Iowa, lui répond la dame avec un grand sourire et beaucoup de gentillesse, en insistant sur la précision géographique, “nord-est”.

Raoul rapporte l’échange à Rose en émettant une hypothèse ;

- Elle a tellement insisté sur la partie “nord-est” de l’Iowa que je me demande s’il n’y a pas là-bas un village d’irréductibles comme celui d’Astérix qui résiste à la “civilisation” américaine.

- Tu exagères, répond Rose. Regarde Keith et Dao, ils sont on ne peut plus agréables. Ils sont Américains.

- Exact. A part que Keith est né Anglais et Dao Vietnamienne…

- Bon d’accord. Et Dean alors ? Il est super Dean et ne vient pas de Papouasie !

- C’est vrai, Dean il est génial. Mais je te rappelle que Dean est du nord-est de l’Iowa…

Fin de la discussion.

Potosi 4, Evo Morales 0

Le “Pollo catalan” est plein à craquer, les clients ont tous le regard tourné vers les deux téléviseurs qui diffusent le match de foot Potosi contre Sucre la ville voisine et néanmoins rivale.

Au score de un-zéro, les Piche ont terminé leur poulet grillé, ils quittent le restaurant pour gagner leur hôtel. Parvenus sur la place centrale de Potosi, ils remarquent un petit attroupement d’une trentaine de personnes devant la mairie.

Ils poursuivent leur chemin  lorsqu’une policier en civil leur demande courtoisement de bien vouloir passer sur le trottoir d’en face.

Les Piche s’exécutent.

Une fois la rue traversée, ils remarquent une certaine agitation dans le hall de sortie de la mairie.

Un groupe sort, précédé d’une ou deux caméras.

Ce groupe escorte un homme qui se dirige vers une voiture garée devant la bâtiment officiel, l’homme s’arrête salue les quelques personnes présentes, les Piche reconnaissent immédiatement Evo Morales, le président de la répubique Bolivienne.

Ils lui rendent chaleureusement son salut !

A cet instant, Potosi marque son second but, une clameur parvient jusqu’à la place de la mairie.

Evo, comme on l’appelle ici, est très aimé il est presque un dieu pour les pauvres, mineurs ou paysans. Mais en Bolivie, il est un dieu encore plus grand qu’Evo, c’est le foot.

Le président à beau être chez eux, les habitants de Potosi restent scotchés devant leur poste de TV.

Ce soir là, l’événement important n’est pas la venue d’Evo mais le score final : quatre à un en faveur de Potosi.

Peut-on confier son argent à la JP Morgan ?

L’écriteau le précise, la superbe salle que contemplent les Piche dans ce magnifique couvent “a été restauré par la banque J.P. Morgan”.

Elle contient un “posos”, une sorte de brancard porté à dos d’hommes lors des processions, avec 1,5 tonne d’argent. Un détail n’échappe pas à l’oeil de Raoul.

La porte en fer forgé très massif qui empêche l’accès à ce trésor est fermée par un cadenas chinois à 10 yuans.

- Je ne mettrai jamais mon argent chez J.P. Morgan, conclut Raoul.

Parade

Devant le palais du gouvernement, plaza de Armas, à Lima, les Piche assistent à la relève de la garde.

Les mouvements des soldats s’apparentent plus à une chorégraphie qu’à une parade militaire.

Les gestes suivent le rythme d’une imposante fanfare uniquement composée de cuivres et de percussions. A l’étrangeté du ballet s’ajoute celle du répertoire : “La mer”, de Charles Trenet, “El Condor passa” qui passe au son du clairon, sans flûte de pan, Haendel etc.

Amusante mais finalement plutôt sympathique, une armée plus artistique que martiale.

Jésus en jupon

Pour soumettre les peuples illettrés, les catholiques usaient abondamment des images.

Les Incas avaient leur propre iconographie.

Le mélange des deux a donné naissance à l’école de peinture Cusqueña.

Une oeuvre de cette école, exposée dans des bâtiments de Cuzco est plaisante à voir. Il s’agit d’un Christ sur la croix portant jupon brodé.

Pas franchement superman l’envoyé du bon dieu vu par les Incas !

Femmes cachées

Dans le petit bus qui conduit les Piche d’Ollantaytambo à Urubamba, sept femmes indiennes portant chapeau melon façon Gibi sont debout dans l’allée centrale.

Elles sont en surnombre.

Tout à coup, elle s’accroupissent dans l’allée autant qu’elle le peuvent. Le chauffeur vient de signaler la présence de la police de la route.

Le danger passé, Rose voit sept chapeaux melon émerger lentement du milieu du bus tel un gag bien réglé.

Elle éclate de rire !

Nous parlons tous un peu quéchua

Les Piche découvrent qu’ils connaissent beaucoup plus de mot Quechua qu’ils ne le croient.

Il semble qu’ils ne soient pas les seuls.

Leur vocabulaire dans cette langue est le suivant :

alpaga, condor, coca, guano, lama, pampa, puma, poncho etc.

Sur les traces de Franco

Relevé à Puno le nom de l’ambassadrice d’Espagne au Pérou du temps de Franco.

Une dame toute simple répondant au nom de Doña Maria de la Mercedes de Osio marquesa de Marry del Val.

- Clairement le franquisme ne prétendait pas au qualificatif de dictature populaire.

On “dictaturait” avec des gens de “bonne” extraction, en conclut Raoul.

Les risques, excessifs, du voyage

En effectuant, avec 80 autres touristes étrangers,  la traversée vers l’isla del Sol sur la lac Titicaca à bord d’une embarcation ne comportant ni gilet de sauvetage, ni pompe, ni vide-vite et avec un tableur arrière si bas que les vagues menancent de le submerger à tout instant, Raoul Piche s’interroge.

“Nous sommes à 3 miles des côtes, l’eau est à 15 degrés, si on coule, la moitié des passagers y reste. Comment des gens qui chez eux sont bardés d’assurances, vaccinés contre tout, font des examens médicaux réguliers et n’oublient jamais de boucler leur ceinture de sécurité, comment ces gens là peuvent-ils ainsi jouer leur vie sur une telle embarcation ?”.

Raoul n’a pas trouvé la réponse faisant lui-même partie du lot.

Non seulement il a pris le risque avec Rose, comme tous les autres, mais en plus il a stressé un max imaginant à chaque instant les scénarios possibles.

“Une traversée de l’Atlantique à la voile est vraiment plus cool”.

Popeye

Après avoir visité le musée de la coca à La Paz, Rose a eu une illumination.

“Dis, lance-t-elle à Raoul, la boule de la joue de Popeye et sa force extraordinaire ça n’a rien à voir avec les épinards. C’est un conte pour enfants. Popeye mâchait de la coca comme toutes les personnes que l’on voit en Bolivie avec une joue à la Popeye. Les épinards c’est du révisionnisme”.

Dans l’enfer des mines de Postosi

Mardi 6 février 2007

Potosi, le 6 février 2007

Le son de l’explosion est sec, violent, assourdissant.

Il atteint les Piche juste avant que le souffle qui s’engouffre dans les galeries de la mine ne les balaye, tel un vent de tempête.

Immobiles, ils attendent la seconde puis la troisième, la quatrième jusqu’à la septième explosion. A la quatrième quelques cailloux tombent sur le casque de Raoul qui fait un mètre de côté pour échapper à l’avalanche.

Le silence revenu, les cinq à six personnes du groupe de visiteurs de la mine d’argent de Potosi auquel appartiennent les Piche se remet en route dans les galeries boueuses.

Depuis qu’ils y ont pénétré deux heures plus tôt, Rose et Raoul font un voyage dans le temps : ils vivent Germinal version coca.

Dès l’entrée, ils croisent deux hommes poussant un wagonnet lourdement chargé de 500 kg de minerai. Pesant dans les montées, dangereux dans les descentes car dénués de freins, les chariots occupent quasiment toute la largeur de la galerie, le croisement avec eux exige de trouver rapidement une anfractuosité pour se mettre à l’abri.

Les pousseurs comme tous les mineurs que croisent Rose et Raoul ont la joue gonflée par une boule de coca qui ne les quitte pas durant des heures avant d’être remplacée par une autre. C’est elle qui leur donne l’énergie nécessaire à leur tâche écrasante.

Leur espérance de vie est réduite, beaucoup meurent de silicose 10 à 15 ans après leur premier jour de travail.

Tous les jours, 10 000 d’entre eux creusent, perforent et vident le Cerro Rico de son minerai d’argent, de zinc et de plomb. Au XVI et XVII siècle l’argent extrait a fait de Potosi la ville la plus grande et la plus riche d’Amérique.

Durant cette période les mines de Potosi ont fourni la moitié de l’argent produit dans le monde.

Aujourd’hui, elles appartiennent à l’Etat Bolivien mais elles sont exploitées par des coopératives de mineurs.

Celle que visitent les Piche est qualifiée de “bonne mine” par Osvaldo, leur guide, fils de mineur,  parce qu’on y utilise de l’eau afin de réduire les poussières dues aux explosions et à l’action des marteaux piqueurs.

En effet, pour abattre le minerai, les mineurs forent des trous de 1,20 m de profondeur dans desquels ils placent des bâtons de dynamite et qu’ils bourrent de nitrate d’amonium pour renforcer l’explosion. La hauteur des galeries est également “confortable” on s’y tient debout à peu près partout, alors que dans d’autres il faut progresser plié en deux, voire couché (!).

A 4000 m d’altitude, l’exercice est épuisant.

Pour passer d’une galerie supérieure à une galerie d’un niveau inférieur, les Piche utilisent un boyau vertical d’un diamètre juste suffisant pour un homme et équipé d’une succession de trois échelles de bois.

Claustrophobes s’abstenir. Ce que font un certain nombre de visiteurs qui rebroussent chemin…

Il n’existe bien sûr aucun éclairage, les galeries sont d’une obscurité parfaite. Pour y voir, les mineurs comme les visiteurs portent une lumière électrique frontale sur leurs casques et l’éclairage ambiant résulte du ballet de ces multiples faisceaux.

Avant de pénétrer dans la mine, les visiteurs sont équipés de pied en cap : bottes, pantalon, veste, casque, frontale.

Rien de trop dans cet accoutrement.

L’eau abondamment utilisée transforme le sol en boue, l’exiguité de certains passages conduit à se frotter aux parois humides exsudant des sels joliment cristallisés et la hauteur sous plafond n’est pas toujours garantie.

Raoul s’est cogné la tête cinq ou six fois sur la roche dure sans dommage grâce à son casque ! Partout règne une odeur singulière comme si un gaz inondait l’ensemble de la mine. Cette odeur provient en partie des explosifs et des réactions des produits de l’explosion avec ceux affleurant à la surface des galeries.

Avant de quitter ces lieux d’enfer, les Piche rendent visite à Tio, le diable, une statuette de céramique à laquelle les mineurs apportent des offrandes pour obtenir sa protection sous terre.

Car si, hors de la mine, les mineurs croient en Dieu et au ciel, sous terre, ils croient plutôt à la présence du diable.

Et sur cette croyance là, pour une fois, les Piche s’abstiennent de tout commentaire.

Total respect.

Le Coca Cola est une invention (presque) française

Jeudi 1 février 2007

La Paz, 1 février 2007

A La Paz, capitale de la Bolivie, les Piche ont visité un remarquable musée consacré à la coca.

Ils en sont sortis, mâchant des feuilles de coca, et sachant tout ou presque (!) sur cette plante extraordinaire, depuis ses usages traditionnels (licites en Bolivie, au Pérou et en Equateur), jusqu’à la façon de fabriquer la cocaïne (illicite dans le monde entier).

Mais une histoire a plus particulièrement retenu leur attention,celle du vin Mariani.

La voici, telle qu’elle est présentée au musée de la coca.

“L’application commerciale la plus reconnue dans le monde des feuilles de coca fut celle du vin Mariani. Il fut inventé par Angelo Mariani, en France, en 1863 et commercialisé dans le monde entier pendant plusieurs années.

Dès son introduction sur le marché, grâce à ses effets stimulants, il connut un grand succès, non seulement dans toute l’Europe mais aussi aux Etats-Unis. Il a suscité l’enthousiasme de rois, de princes, de magnas, d’hommes d’Etat, d’artistes et de nombreuses personnalités du monde entier.

Selon les tests chimiques effectués à l’époque, le vin Mariani contenait 0,12g de cocaïne pour 28 g de liqueur.

De nombreuses imitations du vin Mariani furent lancées. La plus heureuse fut celle de John Pemberton, pharmacien d’Atlanta, dénommée “French Wine Coca”.

Elle contenait en plus un extrait de noix de coca du Ghana dont le pourcentage en caféïne est supérieur à celui du café.

The French Wine Coca connut un grand succès. Mais avec l’apparition de la prohibition des boissons alcoolisées aux Etats-Unis, il dut trouver une formule qui possède les mêmes propriétés stimulantes mais sans alcool.

Cette nouvelle formule fut appelée, plus tard, Coca Cola.

Le vin Mariani a été à l’origine du Coca Cola. ”

Avec sa boule de coca derrière la joue, Raoul en a tiré une conclusion à peine teintée de chauvinisme.

“Finalement les Français ont tout inventé : le Coca Cola (vin Mariani), les avions (Clément Ader), les micro-ordinateurs (Micral, R2E), la révolution (il n’est de bonne révolution que française) et même la conquête de la lune (Louis Lumière, Jules Verne) ! “”

Champagne !!