Archive pour la catégorie ‘Nouvelle Zélande’

Bizarreries néo-zélandaises

Dimanche 17 mars 2019

- C’est le premier quartier de lune, remarque Rose.

- Non, le dernier, répond Raoul. Regarde, si on ajoute une barre verticale au croissant de lune cela forme la lettre “d” de “dernier”

- Oui, mais ici on a la tête en bas.

- …?

- Mets la tête à l’envers, les cheveux vers le sol, comme si tu étais aux antipodes, c’est-à-dire en France. La barre ajoutée au croissant forme le “p” de “premier”.

- Exact, reconnaît Raoul.

Pour les Piche, la Nouvelle-Zélande est pleine de petites bizarreries comme celle-là et d’autres.

La température monte lorsqu’on va vers le nord, baisse vers le sud. À midi le soleil indique le nord, pas le sud. Tout ferme à 17 heures. Après, c’est ville-morte. Avec quelques rares exceptions, notamment dans les deux seules “vraies” villes du pays Wellington (la capitale) et Auckland. À Havelock, petite bourgade du sud, le boulanger affiche ainsi ses horaires : “ouverture 8 heures, jusqu’à ce qu’on ait tout vendu”. À Rotorua une boutique indique sur sa devanture : fermé dimanche, lundi, mardi, mercredi “ouverture flottante”.

Autre bizarrerie relevée par les Piche, le goût de la viande d’agneau. Quasi aucun ! Alors que des dizaines de millions d’agneaux paissent en liberté sur des prairies immenses. Mystère. En revanche, les moules à coquilles vertes grandes comme la main sont tellement délicieuses que les Piche s’en sont littéralement gavé.

Les musées et les lieux “historiques” sont innombrables. Le moindre hameau possède le sien : musée des ex-mineurs d’or, des Hollandais, de la bière, des bûcherons, des engins agricoles, etc. Ce qui fait dire à Raoul que moins les pays ont d’histoire, ou si peu, plus ils éprouvent le besoin d’en affirmer une. Pas étonnant que les meilleurs musées soient ceux consacrés à l’histoire et à la culture Maori qui existent, elles, depuis de nombreux siècles. Cela ne procure pas pour autant une place privilégiée aux Maoris dans la société néo-zélandaise, pour employer une litote…

Après avoir parcouru 5000 km, les Piche ont acquis une conviction, la beauté de la Nouvelle-Zélande c’est l’île du sud, peu peuplée mais offrant un spectacle de la nature hors du commun. Bon, en disant cela, ils crachent un peu dans la soupe car ces derniers jours ils ont vu, au nord, une région avec de multiples manifestations volaniques tels que des mares bouillonnantes aux eaux acides de la plus infernale chimie naturelle aux couleurs vert fluo, vert pomme, rouge, blanche, grise perdues au milieu de vapeurs soufrées, d’effondrement de cratères, de failles et d’accidents de terrain qui révèlent toute la force du magma gargouillant sous nos pieds. Toujours au nord, les Piche ont aussi vu des gorges si étroites qu’elles propulsent un torrent d’eau bleu-vert au débit incroyable de 11000 m3 à la minute (une piscine olympique remplie en 11secondes).

Enfin, est-ce à classer au rang des bizarreries, les gens sont chaleureux, souriants, serviables. À l’image de cette employée de la ligne de ferry Bluebridge qui consacre du temps à renseigner les Piche sur la compagnie concurrente, la sienne ne pouvant répondre à leur attente.

L’épopée néo-zélandaise se termine, non sans un changement au score.

Sur le parking du dernier supermarché fréquenté par les Piche, Rose après avoir vidé son caddie ne lui prête plus attention et celui-ci dévalle gentiment la pente au risque  de percuter ce qu’il trouvera sur son chemin. Un homme crie pour alerter Rose qui se précipite et reprend le contrôle.

Raoul, goguenard, lui lance “30/15″.

L’idiot.

Deux jours plus tard, dans la parc Cornwall d’Auckland, sur une petite allée, Raoul effectue une marche arrière malencontreuse et emboutit une voiture venue se placer derrière lui.

Rose, éclate de rire et hilare, lui lance “30/30″

Pourquoi pas eux ?

Jeudi 14 mars 2019

Quel marin occidental à découvert la Nouvelle-Zélande ? Si vous répondez “James Cook”, vous avez gagné… le droit de vous replonger dans vos livres d’histoire. Cook a bien colonisé ces îles et ses habitants Maoris mais celui qui a touché ces côtes, 150 ans avant lui, est un Hollandais du nom d’Abel Tasman.

Parce qu’ils sont tombés en panne au milieu de nulle part, les Piche ont été contraints à une escale imprévue dans la petite ville de Foxton. En son centre trône un moulin à vent furieusement hollandais ainsi qu’un musée de l’immigration hollandaise car Foxton est de peuplement hollandais tant la région ressemble à leur pays d’origine. Bien sûr, ce n’est pas une immigration qui remonte au temps d’Abel Tasman, cependant le musée fait la part belle à ce génial navigateur. Il le mérite, ses navigations étaient fabuleusement audacieuses. Celles des Maoris, d’origine polynésienne, arrivés en Nouvelle-Zélande 800 ans (!) avant Tasman, l’étaient sans doute plus encore si l’on considère leurs moyens de navigation respectifs. Ces derniers ont parcouru des milliers de km en plein océan sans savoir où ils allaient. Tasman, lui, en a parcouru des dizaines de milliers dans la même ignorance mais avec la folle envie de “découvrir”. Au vu de ces exploits maritimes, Raoul, toujours intrigué par les Aborigènes d’Australie s’interroge :

- Les Aborigènes sont sur le continent australien depuis plusieurs dizaines de milliers d’années, ils se trouvent à peine à 2500 km des îles de Nouvelle-Zélande et ils n’ont jamais franchi le pas. Pourquoi ? Ils ne sont pas curieux ?

- Tous les peuples ne sont pas marins. Les Aborigènes ont appris à vivre dans le total dénuement désertique de l’outback australien, c’est déjà pas mal, lui répond Rose. Pourquoi attendre d’eux qu’ils sachent manier la pagaie ou inventer les voiles ?

- La citation d’Aristote pour qui “Il y a les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer”, leur va comme un gant, conclut Raoul. Les Aborigènes sont des morts-vivants. Tout de même 2500 kilomètres…

Gloires et misères de la mécanique

Samedi 9 mars 2019

Est-ce parce qu’ils achètent toujours des voitures dépassées que les Piche aiment visiter les musées automobiles ? Peut-être, mais cette fois-ci ils ne pensaient pas que ce penchant allait trouver une prolongation pour le moins inopportune.

A vrai dire, ils n’attendaient pas non plus grand chose du Southward Car Museum de Paraparaumu, Nouvelle Zélande. Après les excellents musées de Milan et de Malaga qu’est-ce que celui de Paraparaumu pouvait leur apporter ? Eh ! Bien, beaucoup. La surprise est totale. Cette collection privée de plus de 500 véhicules contient de véritables perles. Parmi elles : une voiture électrique américaine de 1918, bourrée de batteries au plomb sous le capot moteur et dans le coffre arrière ; une voiture à vapeur de 1920 qui nécessitait 20 minutes de chauffage avant de démarrer, fâcheux à l’époque où l’on venait d’inventer le démarreur électrique pour les moteurs à explosion ; l’incroyable Cadillac 16 cylindres de Marlène Dietrich, un véritable paquebot construit en 1934 capable de rouler à 160 km/h ; une Mercédès de 1913 dotée d’un invraisemblable moteur de 24 litres de cylindrée (une voiture haut de gamme d’aujourd’hui fait 2,5 litres) et d’une puissance de 1000 cv (140 cv à 200 cv les hauts de gamme actuels) ; la Tatra tchèque, modèle copié par les Allemands pour créer la WV coccinelle (ils ont dû indemniser Tatra après la guerre). Peu nombreuses, les voitures françaises sont représentées par 3 modèles historiques, tous Citroën, la traction avant, la 2cv et la DS. Bon choix.

Après cette visite, les Piche reprennent leur route vers le nord discutant de la grande créativité des constructeurs du XXème siècle, lorsque soudain leur Toyota Hiace tout juste du début du XXIème sonne l’alarme ! Tous les voyants du tableau de bord s’allument à la fois. Raoul s’arrête. Tout semble normal sauf ces alertes. Les Piche appellent à l’aide par téléphone. Un mécanicien les rejoint dans la demi-heure. Diagnostic, l’alternateur est hors service. Mais c’est le week-end. Il faut attendre lundi pour savoir comment résoudre le problème. Rose et Raoul gagnent un camping proche où ils attendent lundi en vous racontant des histoires.

PS Si vous voulez faire plaisir à Rose, offrez-lui la voiture de ses rêves, découverte à Paraparaumu, un cabriolet Mac Laren de 2016 capable de la propulser de 0 à 100 km/h en 3 secondes. Elle aime ça.

Rose orpailleuse

Jeudi 7 mars 2019

Rose plonge délicatement dans l’eau sa batée qui contient du gravier de la rivière. La ressort, vide l’eau, élimine du gravier puis replonge la batée et recommence l’opération plusieurs fois jusqu’à ce qu’il ne reste que quelques grains de sable et… plusieurs paillettes d’or qui brillent au soleil ! Génial !

Au même endroit, Greymouth, il y a 200 ans, ils étaient des centaines à faire le même travail. Ils ont concassé des millions de tonnes de roche, creusé d’invraisemblables tunnels que les Piche ont parcourus puis séparé l’or et la pierre pour gagner chichement leur vie. Le seul qui ait découvert une méga pépite, 2,5 kg dénommée Victoria, n’en a jamais profité. Il l’avait cachée pour ne pas se la faire voler mais, tombé malade, transporté à la ville la plus proche (c’est-à-dire pas proche du tout) il y est décédé abandonnant sa richesse à d’autres. Rose, elle, ramènera son or à sa maison et jouira pleinement de sa contemplation.

Elle ramènera aussi son appareil photo qu’elle a, un temps, oublié au centre d’information d’un site remarquable (les Pancakes) puis récupéré mais qui lui a valu une remarque de Raoul qui a manqué là une occasion de se taire.

Dialogue :

Raoul

- Quand même fais attention. il y a des trucs à ne pas oublier !

Rose

- Tu as raison. C’est vrai que tu en connais un rayon sur les trucs à ne pas oublier. Comme le frein à main sur le parking du supermarché de Te Anau. Tu te souviens ? Tu te demandais qui avait déplacé le camping-car. Personne. Simplement, tu n’avais pas mis le frein à main ! Alors il a reculé tout seul de plusieurs mètres parce que cétait en pente. Une chance qu’il n’ait écrasé personne ni embouti une voiture. Oui, vraiment, il y a des trucs à ne pas oublier.

- C’était une pente très douce, tente piteusement de minimiser Raoul.

- Et moi, un oubli très bref.

15-15 ?

Un recul spectaculaire

Mardi 5 mars 2019

Parfois le plus spectaculaire est ce qui ne se voit pas. Les Piche en font l’expérience sur le site du glacier Franz Joseph qui descend du mont Tasman.

Le glacier est là avec son chaos de glace bleu-vert mais il n’est plus tout à fait là où il était l’année dernière et encore moins les années précédentes. Des panneaux plantés de place en place indiquent, photos à l’appuie, “le glacier arrivait là en 1930″ puis plus loin “… en 1950″, “… en 1960″, “… en 2009″. Le recul se chiffre en km à la base et en centaines de mètres en hauteur soit un volume considérable ou apparaissent désormais des roches à nu.

Jamais les Piche n’avaient vu aussi concrètement et de façon si spectaculaire les effets du réchauffement climatique. Impressionnant.

Au glacier Fox, pas loin de là, les conséquences sont encore plus concrètes : des éboulement dus au retrait du glacier ont provoqué un changement du lit du torrent de fonte qui a détruit les chemins d’accès au dit glacier.

Afin de réduire cette catastrophe, des panneaux pédagogiques suggèrent aux passants des gestes du quotidien destinés à réduire les émissions de CO2. Lisant ce texte, Rose remarque :

- C’est bien tout ça mais pourquoi ils ne mentionnent pas la noria d’hélicoptères qui passent et repassent au-dessus de nos têtes pour montrer aux touristes le glacier “vu du ciel”? Cela en fait un paquet de CO2 que l’on pourrait éviter. Et le bruit aussi dans un site pareil !

- “Monétiser” vous dis-je, “monétiser” et tant pis pour les contradictions, répond Raoul.

Après le glacier, les Piche ont, une fois de plus, fait une marche à travers une forêt. Les forêts humides de Nouvelle Zélande sont parmi les plus extraordinaires qu’il soit. D’une densité et d’une variété de végétation qui les rendraient impénétrables si de bonnes âmes n’y avaient taillé des sentiers (ailleurs des routes, du coup magnifiques). Les troncs sont couverts de mousse, des lichens pendent des branches, des arbres fougères sont partout et même les rochers qui émergent sont moussus. Tout est vert, vert, vert et lorsque les rayons du soleil pénètrent ce paradis vert, les visions sont splendides et… gratuites. Au moins là, le CO2 recule au lieu de progresser.

Monétiser le tourisme

Jeudi 28 février 2019

Les journéess se succèdent dans l’île du sud pour les Piche et avec elles les paysages forts : lacs, rivières, torrents, sommets, forêts, chutes d’eau et même des plaines avec des millions de moutons (les Piche les ont comptés et ils s’endorment rapidement pour de longues nuits…). Le dernier panorama visité par Rose et Raoul à été le fjord de Milford Sound un bras de mer qui pénètre profondément au milieu de hautes montagnes.

Avec une telle nature pas étonnant que les touristes affluent. En fait, il semble que toute l’Europe se soit donnée rendez-vous ici et une bonne partie de la Chine aussi. Des Européens de toutes nationalités avec une prédominance d’Allemands et de Français. Principalement des jeunes de moins de  30 ans et quelques papys de plus de 60. La densité de camping car au km2 est hallucinante. Des engins de petites tailles genre combi VW (en réalité des Hiace Toyota) pour les jeunes et des “vrais”  camping car pour les retraités. Les vacances des Néo-Zélandais étant terminées, ils sont rares à “tourister”.

L’activité reine est la randonnée. Elles sont innombrables et pour tous les goûts, du flemmard à MC Guiver, de 2, 3, 4 ou 6 heures à 2, 3, 6, ou 10 jours ! Pour l’instant, les Piche limitent leur effort à 4 heures car à chaque fois ils ont affaire à des sentiers exclusivement en montée raide. Pénible. Mais au bout du chemin les vues super panoramiques sont garanties.

- Ne photographiez pas sinon le monde entier va envahir notre paradis, lance un campeur Néo-Zélandais à Raoul en train de mitrailler une rivière photogénique sur une aire de camping non-aménagée.

- Il me semble que c’est trop tard, non ? Lui répond Raoul.

Un éclat de rire lui vient en retour comme une forme d’approbation.

Rose et Raoul s’interrogent : pourquoi tant de touristes européens alors que leur continent est le plus éloigné qu’il soit de ce pays ?

- Parce que la nature est exceptionnelle et aussi parce que voyager ici est facile, sûr, sans risques, suggère Rose. D’ailleurs, j’ai remarqué qu’il y a beaucoup de jeunes femmes parmi ces adeptes du camping car.

- C’est tellement sans risque que les Néo-Zélandais n’ont de cesse que de proposer des activités à fort taux d’adrénaline ! Saut à l’élastique, chute libre, speed boat frôlant les rochers dans une gorge étroite, jusqu’à un “bateau-requin” à réaction avec trois passagers effrayés à souhait qui plonge sous la surface du lac Wakatipu à Queenstown pour jaillir ensuite à la verticale hors de l’eau etc.

- Ben oui, les sentiers de randonnées, c’est bien mais ça ne rapporte rien. Il faut bien “monétiser” le tourisme, conclue Raoul pragmatique.

Balades néozélandaises

Vendredi 22 février 2019

La route longe les eaux profondément turquoises du lac Pukaki sur des dizaines de kilomètres. À l’horizon, une dentelle de sommets acérés couverts de neige. Entre eux et le lac, des collines et une plaine ocre avec ici et là des tâches vertes de végétation, le tout couronné par une bataille de nuages blancs et de trouées de ciel bleu.

Le joyau promis aux Piche est là, qui s’offre à leur regard.

La route les conduit vers ce qui doit être le couronnement de ce spectacle : une randonnée dans une vallée glacière débouchant au pied du mont Cook et de ses 3700 m d’altitude.

Plus Rose et Raoul s’approchent du départ de leur randonnée plus le ciel s’uniformise de gris.

Une fois équipés avec chaussures de marche, polaires, eau, biscuits, parapluies ils s’engagent sur le sentier. Après 500 mètres, la bruine arrive, elle cesse pour laisser place à de violentes bourrasques de vent, après ce sera la pluie, puis la pluie et le vent, puis à nouveau la bruine, puis, puis une météo conforme au dicton néo zélandais selon lequel dans ce pays “on peut avoir trois saisons en une heure de temps”.

Les Piche enjambent deux ponts suspendus pour franchir des torrents puissants avec l’espoir, au détour de la vallée, d’apercevoir le fameux mont Cook. En fait, courbés sous les intempéries qui redoublent et après une heure et demi de marche, ils n’apercevront qu’une énorme masse de nuages bas et de pluie qui les convaincront de battre en retraite ! Raté.

Une heure plus tard, Rose et Raoul se retrouvent sous le soleil à suivre à nouveau les eaux turquoises de lac Pukaki sur le chemin du retour.

Deux jours plus tard ils sont vengés. Cette fois-ci ce sont les rives du lac Wakatipu qu’ils suivent au départ de Queenstown sur une route encore plus spectaculaire ! Le ciel dégagé laisse apparaître au loin des sommets enneigés. À l’extrémité du lac une randonnée les attend. Ce sera sous le soleil avec quelques rafales de vent (tout de même…). Une montée continue pendant une heure et demi pour atteindre une ancienne mine et découvrir une magnifique point de vue sur le lac et les cimes blanches des montagnes alentours.

- Ça me fait penser aux lacs italiens en plus grandiose, remarque Rose.

- Sans les palais, ni les hôtels et les résidences de luxe, souligne Raoul.

- En Europe tout cela s’est construit au fil des siècles. Les occupants néozélandais sont ici depuis moins de 200 ans. Une chance. Ainsi, la nature est préservée, observe Rose.

- Heureusement, ils ont eu le temps de construire des routes ce qui nous permet de nous rendre dans ces lieux si difficiles d’accès, reconnaît Raoul.

Vitesse maxi autorisée 100 km/h

Samedi 16 février 2019

La Nouvelle Zélande ce sont deux îles. Une au nord avec la capitale Auckland à la latitude de Sydney, l’autre au sud à la latitude de la Tasmanie. L’île du sud passe pour la plus remarquable. Pour l’instant les Piche ont traversé l’île du nord  qu’ils viennent juste de quitter.

Ils ont parcouru pas mal de kilomètres sur des routes étroites, sans séparateur central et une vitesse maxi autorisée de 100 km/h. Même lorsque les routes sont tellement sinueuses qu’un champion ne dépasserait pas les 50 km/h, les panneaux indiquent 100 km/h ! Non sans humour, ici, un panneau précise “100 km/h n’est pas la cible ! Conduisez raisonnablement. ”

Lîle du nord apparaît aux Piche comme un pays de beaux paysages, fortement vallonnés, très variés avec de nombreux moutons (habillés et déshabillés), bœuf, vaches.

Cinq étapes ont marqué ce début de voyage néo-zélandais : les exceptionnels jardins de Hamilton qui réhabilitent une décharge de la ville; une grotte tapissée de milliers de vers luisants de la taille d’une Led (ça fait faux mais c’est vrai !); une ballade dans un forêt luxuriante sur les flancs du mont Taranaki, un volcan de 2518 m posé en bord de mer; la jolie ville de Wellington et son musée Te Papa qui passe pour le plus remarquable du pays, où les Piche se sont régalés; enfin Kaikoura, célèbre pour ses langoustes. Raoul qui ne cesse de vouloir retrouver le goût des langoustes pêchées en Corse avec son frère et sa belle sœur dans leur jeunesse (sa madeleine de Proust, pas la belle sœur, la langouste…) s’y est essayé. Verdict : meilleures que les langoustes des Caraïbes, meilleures que les homards de Cuba, très supérieures aux homards du Maine (pas difficile, les Américains massacrent tous les produits de la mer) mais encore loin de la langouste Corse !

- Le prochain voyage ce sera aux Kerguelen, suggère Rose. Je suis sûre qu’elles y sont parfaites.

- Nous n’avons jamais été si près des îles Kerguelen, répond Raoul. Chiche ?

- … (silence éloquent de Rose qui n’est pas chiche du tout)