Archive pour la catégorie ‘Honduras’

Jungle et singes hurleurs, un cadre idéal pour la cité Maya de Tikal

Jeudi 26 février 2004

Tikal, 26 février

Depuis vingt minutes Rose et Raoul Piche marchent, seuls, le long d’une allée taillée dans la forêt tropicale. Dans la jungle comme le disent les gens du cru.

Au détour d’un virage, au loin, ils aperçoivent un mur de pierres qui s’élève au-dessus de la végétation. Comme s’ils en étaient les découvreurs, les Piche voient émerger là un des temples de Tikal.

Tikal, probablement le plus fabuleux site Maya d’Amérique centrale. Tikal est extraordinaire car il se situe au coeur de l’immense forêt du Petèn pratiquement inhabitée sur des centaines de kilomètres carrés. Celle-ci enserre chaque vestige et il faut parcourir une dizaine de kilomètres à pied au milieu de la végétation peuplée de singes hurleurs et d’une multitude d’oiseaux aussi sonores pour voir les nombreux temples, tombeaux, forums, habitations qui forment Tikal.

Très différents les uns des autres, ces édifices se présentent chacun dans leur écrin de nature : celui-ci couvert de mousse semble être lui-même un végétal, celui-là mêle ses pierres taillées aux racines des arbres qui se dressent sur lui, cet autre totalement enveloppé dans une haute futaie ne se révèle que lorsqu’on accède à son sommet par un méchant escalier de bois à 50 m du sol, ceux-là, enfin, sont paisiblement disposés sous le couvert d’une clairière proprette.

Une boussole n’est pas inutile pour se retrouver parmi les chemins qui sillonnent Tikal. Raoul, muni de cet instrument, l’utilise pour vérifier l’orientation plein ouest d’une grande pyramide.

- Il manque trois degrés ! Mais, bon, c’est pas mal pour des sauvages.

- A part que tu vises le nord magnétique et qu’eux déterminaient le nord vrai à partir des astres. Avec la déclinaison, il n’y a donc certainement aucune erreur, lui rétorque Rose. Sauvage toi-même.

Escaladant les marches du forum, grimpant en haut des pyramides, déambulant dans le labyrinthe des habitations allant d’un complexe à un autre, les Piche passent sept heures inoubliables à découvrir Tikal.

De l’avis des personnes qui ont visité les autres grands sites Maya, Tikal serait le plus exceptionnel.

Non que ceux du Mexique ne soient pas magnifiques, voire spectaculaires, mais il semble qu’aucun n’ait été préservé dans un tel cadre et ne bénéficie d’une fréquentation aussi modeste.

Découvrir ces beautés sans horde de touristes ajoute incontestablement au plaisir. Les Piche qui comptent bien en visiter d’autres sont cependant un peu déçus de savoir qu’ils ne retrouveront pas un lieu qui marie de façon aussi remarquable la nature et les vestiges d’une civilisation disparue.

En attendant, ils partent s’ébattre sur la côte Caraïbe du Belize. Vous avez marché. Eh! bien nagez maintenant.

En voyage on rencontre toutes sortes de voyageurs

Mercredi 25 février 2004

Copan, 25 février 2004

Au Panama, la route des Piche a croisé celle de “Jade”, un voilier sur lequel naviguent Béatrice, François, Laure (6ans) et Loïc (8ans). Ils sont partis de France voilà trois ans et ils n’ont pas l’intention d’arrêter de sitôt (salut “Jade”!).

Chez les navigateurs, l’unité de temps est l’année.

Pour eux, un “petit” voyage dure un ou deux ans. La “norme” est de plusieurs années, sans limite. Ainsi,  à Colon, Rose et Raoul ont rencontré Robert et Béatrice en route depuis 8 ans et ils n’oublient pas Guy et Viviane à bord de “Nuage” depuis plus de 20 ans (salut “Nuage”!).

Pour la première fois, la route des Piche a croisé celle de voyageurs au long cours en camping car. Luc, Corinne, Marion (7 ans) et Thibault (8ans) après avoir quitté Dole ont parcouru les Etats-Unis et l’Amérique centrale et s’apprêtent à entamer le tour de l’Amérique du sud avant de sauter sur le continent asiatique. Un voyage de plusieurs années qui s’apparente à ceux des navigateurs (pour les suivre : http:\\ccarautourdumonde.free.fr). (Salut à vous quatre!).

Les Piche ont aperçu d’autres camping car américain, canadien et allemand aux trajets séduisants mais moins ambitieux. Ils se limitent en général aux continents nord et latino américains pour quelques mois.

Les voyageurs les plus physiques sont les cyclistes.

Les Piche en ont vu partout. Non qu’ils soient si nombreux mais aucun relief, aucun revêtement de route, aucun pays ne les rebute. Ils propulsent leurs vélos lourdement chargés de sacoches sous les soleils les plus crus, le long des routes les plus improbables. De tous les voyageurs ce sont eux qui reçoivent le meilleur accueil. Des frères de souffrance des populations locales ?

Rose et Raoul se souviennent de ce couple de canadiens rencontré à Bangkok qui arrivait de Hanoi après avoir traversé le Vietnam, le Cambodge et une partie de la Thaïlande.

Et que dire de l’ami de toujours, l’infatigable Jo, parti en son temps avec Christine pour rejoindre le Népal depuis Paris ! (salut Jo et Kiki!).

Les cyclistes voyagent en général de quelques mois à un an… et ne recommencent JAMAIS!

Courageux également, bien que moins physiques, les motards voyageant au long cours forment une espèce peu répandue. Ce matin, à Copan, au Honduras, les Piche en ont croisé trois, originaires de Suisse, sur deux BMW et une Triumph. Partis de la Terre de feu, au sud de l’Argentine, ils voyagent 4 à 6 semaines chaque année en remontant vers l’Alaska. Ils laissent leurs motos en cours de route et les retrouvent l’année suivante.

Un mode de voyage rare et singulier, exclusivement germanique, est le bus-hotel (également décliné dans une version camion-hôtel).

Ces engins  spécialement conçus, super équipés, reçoivent 15 à 20 personnes en pension complète !! Celui que les Piche ont vu au Honduras effectuait une “croisière” d’un mois de Mexico à Mexico en passant par le Belize, le Guatemala et le Honduras (pour les curieux : www.rotel.de).

Reste la grande masse des voyageurs à pied. Ceux qui utilisent les services des tour-opérateurs se déplacent exclusivement en groupe, parfois en troupeau, pour peu de temps (une à deux semaines) et beaucoup d’argent, avec des moyens de transports qui leur sont exclusivement réservés. Ils suivent un programme strictement défini à l’avance.

A l’inverse, les voyageurs individuels n’emploient que des moyens de transport locaux et adaptent  sans cesse leurs trajets.

Ils font volontiers leur, le précepte selon lequel “un voyageur ne se soucie pas de l’heure d’arrivée et n’a pas de programme arrêté”. La plupart sont sur la route pour plusieurs semaines, souvent plusieurs mois mais rarement plus d’une année (sauf à s’appeler Sophie, Chloé, Pierre ou Thierry… salut à vous tous!).

Beaucoup de voyageurs individuels sont des récidivistes qui, à force d’accumuler les périples au fil des ans connaissent presque la planète entière (salut à Martine, Etienne, Bruno, Sandrine, Keith, Dao et tous les autres !!).

Les voyageurs qui se déplacent dans des pays lointains pour leur travail forment une catégorie à part. Les Piche les rencontrent peu. Ils grappillent ici et là un jour ou deux, exceptionnellement une courte semaine pour découvrir rapidement un bout du pays dans lequel ils se trouvent et qui n’est le plus souvent qu’une extension de leur bureau.

Quant aux enfants, ils n’empêchent jamais ceux qui ont la fibre du voyage de céder à la tentation.

Rose et Raoul ont vu des parents qui voyageaient avec des bébés ou de jeunes enfants dans tout type de transports locaux (bus, trains, bateaux…) aussi bien qu’à vélo, en voilier ou en camping car.

Enfin, reste la multitude de ceux qui voyagent dans leur tête.

Ce sont souvent les mêmes que ceux qui viennent d’être d’énumérés… avant qu’ils n’achètent leur bicyclette, leur sac à dos, leur voilier, etc.

Vous cherchez l’adresse d’un fournisseur ?

La laideur de Tegucigalpa, la beauté de Copan

Jeudi 19 février 2004

Tegucigalpa, 19 février 2004

- Plus laid que Tegucigalpa, capitale du Honduras, tu meurs.

- Ou alors tu te trouves à Managua ou à Guatemala Ciudad.

Rarement les Piche ont visité ville plus dépourvue de séduction que la cité Hondurienne.

C’est lorsqu’ils font défaut que l’on mesure à quel point l’architecture et l’urbanisme sont nécessaires pour créer un lieu de vie…vivable. Les rues étroites du coeur de Tegucigalpa ne suffisent pas à donner du charme à ce quartier où l’alignement de maisons sans la moindre originalité transpire l’ennui. Les épais barreaux qui, à l’intérieur des boutiques, protègent vendeurs et marchandise transforment la laideur en malaise.

Alors, une étape pour rien?

Non. Souvent dans les endroits les moins excitants, les voyages réservent d’excellents moments! Une fois de plus, les Piche en font l’expérience.

Dans cette triste capitale ils ont dégusté les meilleurs mets depuis le début de leur voyage (conseillés par l’Alliance française) et rencontré Bruno et Sandrine, un jeune couple de voyageurs passionnés, passionnants, gais, simples. Une vraie joie de vivre. Ils travaillent très dur six mois par an dans leur restaurant de Vallon Pont d’Arc et voyagent deux à trois mois chaque hiver.

Enfin, le hasard de leurs pas a conduit Rose et Raoul à un étonnant musée des télécommunications dont il n’existe pas d’équivalent en Europe !

L’architecture, les Piche l’ont trouvée dans des villages alentours ainsi qu’à Santa Rosa de Copan.

A Copan Ruinas, ils débutent la découverte des sites Maya.

Du Honduras au Mexique, Copan est unique par ses sculptures.

A Copan, il n’est quasiment pas de surface de pierre qui ne soit sculptée. Le chef d’oeuvre du lieu étant un imposant escalier conduisant au sommet d’une pyramide dont chacune des marches est finement ciselée sur toute sa largeur (près de 5 mètres). Outre les inévitables pyramides, Copan comprend un remarquable “stade” (jeu de pelote) situé au coeur des vestiges d’une ville qui s’étendait sur 25 Km2.

Peu de distance sépare Copan de Tegucigalpa en terme de kilomètres. Une immensité en terme de beauté. En terme de civilisation…?

PS. Dernières villes visitées par les Piche : Tegucigalpa, Valle de Angeles, Santa Lucia, Santa Rosa de Copan, Copan, Chiquimula, Florès, Tikal, Dangriga, Tobacco Cays, Placencia.

Etapes probables à venir : Punta Gorda, Livingston, Rio Dulce, Antigua Guatemala