Une démarche grotesque mais si rigolotte !

Puerto Madryn, 15 janvier 2005

L’Argentine est un pays de mammifères.

Il compte 66 millions de bovins, 38 millions d’humains, 34 millions d’ovins, deux Piche (un mâle et une femelle) et de nombreux mammifères marins.

La rencontre du couple Piche avec ces derniers a eu lieu à la péninsule de Valdès. Site classé au patrimoine mondial de l’humanité, la péninsule abrite les amours des lions de mer, des éléphants de mer, des baleines franches australes, des dauphins et héberge des colonies d’oiseaux aquatiques en queue de pie, les pingouins magellans.

Ebahie, la Piche femelle a suivi l’accouplement de lions de mer des préludes jusqu’à la cigarette finale. Quel spectacle !

Le lion de mer mâle, bien nommé, possède une véritable crinière semblable à celle d’un lion, un museau et une gueule qui vont avec. Ses rugissements, sa démarche faussement pataude et ses 300 kg de chair en rut ne donnent guère envie de s’en approcher. La lionne femelle, beaucoup plus fine, disparaît sous lui seule la tête dépassant. Sitôt son affaire faite, le mâle cherche des yeux sa prochaine conquête dans le troupeau alangui sur la berge sous les rayons du soleil.

Lorsque le lion ne traque pas la femelle, il se dresse en appui sur ses nageoires avant, la gueule dressée vers le ciel, raide et fier, tel la statue du commandeur. Dans ce pays, mâle se dit “macho”.

Quelques kilomètres plus loin, les lions de mer s’adonnent aux joies de l’élevage de leurs petits. La saison des amours, plus précoce, ayant déjà porté ses fruits. Outre qu’ils ne possèdent pas de crinière, les éléphants de mer se différencient des lions par leur  poids, dix fois supérieur, qui peut atteindre 3,5 tonnes. Y son pabo !!

Les baleines franches, elles, viennent à Valdès pour se reproduire par centaines de juin à décembre. Rose a donc été frustrée de cet accouplement là.

Une colonie de pingouins magellans forte d’un demi million d’unités se trouve 200 km au sud de la péninsule de Valdès. Les Piche ont été à leur rencontre en voiture avec un couple (mâle et femelle) de Suisses (une espèce prolifique parmi les mammifères voyageurs qui se reproduit dans un petit territoire au centre de l’Europe. Il s’agit d’une espèce très protégée).

A peine hauts de 50 cm, les pingouins magellans sont rigolos, comme tous les pingouins du monde.

Ici un papy qui avance le dos courbé, le regard vers le sol, semblant porter toute la misère du monde sur sa frêle encolure en se balançant de façon ridicule d’un patte sur l’autre; là une petite famille, papa et maman en tête, dodelinant de droite et de gauche suivis par quatre petits qui oscillent derrière eux à un rythme plus soutenu en accélérant le pas pour ne pas perdre leurs géniteurs.

Rose et Raoul Piche ont pu marcher au milieu de ces volatiles en s’approchant au plus près mais sans les toucher. Ils mordent facilement et durement. Ridicules piétons, peut être, mais on a sa fierté !

Une fois dans l’eau la métamorphose est saisissante, les pingouins se transforment en véritable fusée. Les Piche auraient alors bien du mal à les suivre dans leurs pérégrinations de plusieurs milliers de kilomètres vers le Brésil.

Pour les grandes distances, Rose et Raoul se contentent de mettre sac à dos et de marcher d’une allure de pingouins vers la gare routière la plus proche.

Grotesques.

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