Quatre vieilles, belles et riches….

Elles sont quatre vieilles, belles, riches : Querétaro, San Miguel de Allende, Guanajuato et Zacatecas, quatre villes coloniales au nord de Mexico dans le pays des mines d’argent.

Après la tumultueuse Mexico, Querétaro paraît bien paisible avec ses nombreuses rues piétonnes, ses places ombragées, “emmusiquées” le soir venu, ses superbes maisons bourgeoises transformées en musées, ses églises et son rôle majeur dans l’histoire de l’indépendance du Mexique.

Un peu plus au nord, San Miguel de Allende est très différente. Toute la palette des ocres s’affiche sur les façades des maisons qui jalonnent les rues entièremment pavées. Très, presque trop, restaurée, San Miguel de Allende est devenue la ville de résidence d’immigrés d’un genre spécial qui constitue 20% de la population. Ils n’ont eu aucun problème pour franchir la frontière qui sépare leur pays, les Etats-Unis, du Mexique. Ce sont des retraités aisés, heureux de trouver là, beauté, climat (25° en février) et art de vivre. Conséquence, les superbes maisons avec patios entourés d’arcades sont transformées en établissements de luxe : hôtels, restaurants, galeries d’art, magasins… Des théâtres, des musées, des églises complètent le tableau. Sur les bancs des places ombragées des visages pâles aux allures d’anciens prof de fac lisent des ouvrages en anglais tandis que des peaux basanées, plus jeunes, discutent entre elles.

Encore un peu plus au nord, Guanajuato ne ressemble guère aux précédentes bien qu’on y retrouve le jaillissement des ocres, les maisons avec patio, les rues pavées, les églises, les théâtres, les musées. Sise au fond d’une étroite vallée entourée de collines abruptes, Guanajuato présente un urbanisme kafkaien. Les rues sinueuses ont des trajectoires imprévisibles ! Elles sont reliées par d’innombrables venelles tortueuses montantes et descendantes dans lesquelles seuls des piétons peuvent s’engager. La circulation automobile, quasi impossible, a été renvoyée… au sous-sol vers un réseau de tunnels dense qui évoque une sorte de métro pour voitures ! Les noms des rues s’affichent aux croisements comme dans les égoûts de Paris.

Essoufflés en montant les rues escarpées, les Piche s’inquiètent sur leur santé lorsque Rose note qu’à plus de 2000 m d’altitude cela n’est peut-être pas si anormal. Raoul achète l’explication et décide que pour le souffle rien de mieux que de descendre dans une ancienne mine d’argent.

Sans grande surprise, les Piche découvrent là que la richesse et la beauté de ces villes, patrimoine de l’humanité, reposent, certes, sur l’exploitation des minerais d’argent et d’or mais aussi, de façon indissociable sur l’exploitation de générations d’hommes et d’enfants réduits à l’esclavage. D’où une forte suggestion de Rose :

- En même temps que l’attribution du label “Patrimoine mondial de l’humanité”, l’Unesco devrait descerner celui de “Pire de l’histoire de l’humanité”.

Zacatecas, enfin, beaucoup plus au nord, a fourni jusqu’à 20% de la production mondiale d’argent. Ici, l’extrême richesse s’est traduite par une architecture d’une plus grande finesse mettant à profit une magnifique pierre rose locale. Par comparaison Zacatecas ferait paraître les autres cités un peu m’as-tu-vu. Les nombreux musées, installés dans des bâtiments historiques exceptionnels, régalent les Piche et font de leur séjour un moment pas trop difficile à vivre. A 2400 m d’altitude (400 mètres plus haut que le plus haut des villages européen !), ils y soufflent un peu avant de descendre vers le Pacifique.

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