Le monde entier s’est donné rendez-vous en Australie

En toute subjectivité, les Piche trouvent les Australiens chaleureux, aimables, affables, accueillants, bref tout à fait fréquentables. Ils sont décontractés et peu formalistes. Même dans les centre-ville les plus huppés la diversité vestimentaire est totale. Costumes cravates, shorts, mini jupes demi-prudes à pas prudes du tout, décolletés généreux, jupes droites et strictes, chaussures de ville, tongues, talons hauts et fins, pieds nus, tout est possible, tout est accepté, tout se côtoie en harmonie. Est-ce parce qu’on est en Océanie ? Nombreux sont les corps lourdement tatoués, enlaidissant des individus qui n’en ont pas forcément besoin.

En parlant avec les Australiens, les Piche découvrent que, contrairement aux Américains, ils voyagent et connaissent le monde. Rares sont les interlocuteurs des Piche qui ne leur parlent pas de leurs voyages en Europe. Nombreux sont également ceux qui précisent appartenir à une seconde génération d’immigrés voire qu’ils ont immigré eux-mêmes dans leur jeunesse. Ainsi, Rose et Raoul ont parlé avec des fils et filles (ou des natifs) d’Angleterre, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, du Danemark, de Pologne, de Suisse, d’Irlande, de Malaisie, de Thaïlande, d’Inde, du Pakistan, de France (de Montpellier !!). Bref, le monde entier semble s’être donné rendez-vous en Australie et fort heureux de s’y trouver. Pas l’once d’une nostalgie du pays d’origine dans les propos tenus aux Piche.

Si les Français ont la réputation (fausse évidemment…) de travailler peu, les Australiens les suivent de près. A 17h30, tout ferme et les villes se transforment en villes mortes. En revanche, le week end, tout le monde dehors ! Aires de pique-nique, campings, plages se remplissent.

Oui, le surf est vraiment le sport aquatique le plus populaire et de loin. Et pas seulement auprès des jeunes, les papys continuent longtemps eux aussi à glisser sur les vagues.

La réputation mondiale de courses au large telles que Sydney-Hobart ou Sydney-Southport ainsi que les exploits des régatiers australiens laissaient croire à Raoul que la voile était largement pratiquée ici. Faux. Certes, on voit des voiliers dans des mouillages sur des fleuves ou dans de rares petits ports de plaisance mais en faible nombre. L’inexistence quasi totale d’abris naturels le long des milliers de kilomètres de la côte australienne peut expliquer cela.

Plutôt sportifs, les Australiens souffrent cependant du mal des pays riches : obésité et surcharge pondérale gagnent les plus jeunes qui (hasard?) se retrouvent à consommer les Mac’ Cochonneries de la célèbre enseigne jaune et rouge. Une fois au moins, les Piche ont vu un restau de mal-bouffe-rapide annoncer la couleur : il s’appelait « Burp » !

Vengeance d’un corps naturellement mince ou sincère désolation, Rose ne cesse de s’affliger de voir autant de jeunes filles difformes continuer à s’empiffrer de graisse et de sucre dans les boutiques de gavage rapide. Une campagne nationale, assez peu visible, tente d’alerter sur ce sujet, manifestement sans grand succès.

Quant aux Aborigènes ce sont les grands absents. Sauf à Alice Springs et dans les expositions à vocations culturelles. La repentance vis à vis des Aborigènes est constante dans les musées et de nombreux témoignages audio-visuels, sans concession, d’Aborigènes de plus de 60 ans, montrent que les discriminations ne datent pas de l’arrivée de Cook mais se sont poursuivies jusque dans les années 60. Depuis les années 90, la situation plus complexe échappe aux investigations superficielles des Piche. Toutefois, une citation relevée au musée d’art moderne de Brisbane laisse entrevoir l’ampleur du qui pro quo : « Il n’existe pas une « vraie » Australie attendant d’être découverte. L’identité nationale est une invention ». Le pays de « personne » comme aimaient à le désigner les premiers colons ne l’était peut-être pas vraiment. Comme ailleurs « la terre sans peuple », pour un peuple sans terre…

Parfois, les belles formules servent à cacher des actions qui le sont moins.

A bientôt.

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