La maison de Régina et le village de pêcheurs

La maison de Régina est en bambou.

Bambous entiers, demi-bambous, bambous tressés. Quelques madriers forment la superstructure. Le sol c’est le sable de la plage sur laquelle elle est posée. De la salle à manger à la salle d’eau, partout du sable soigneusement peigné tous les matins.

La maison de Régina est une maison d’hôtes qui comprend trois chambres. Leurs cloisons sont en bambous tressés, elles laissent passer l’air et le bruit. Bruit du clapot de la mer. Bruit des voisins aussi. Une pompe à main fournit l’eau du puits pour alimenter la douche et les wc. Dans la douche, l’éclairage provient d’une chandelle renouvelée chaque jour. L’eau froide est assez chaude pour se passer d’eau chaude.

Régina est de petite taille comme toutes les Philippines, rondelette comme peu de Philippines, avenante, chaleureuse, naturelle. C’est une femme d’affaires avisée. Partie de rien, elle développe son business petit à petit avec un grand sens du commerce.
Nous ferions bien un tour en bateau pour la journée, demain, lance Rose !
J’ai un bateau. Je vous arrange ça. Je prépare les repas à emporter, répond Régina.
Peut-on louer des motocyclettes quelque part ? Demande Raoul, une autre fois.
Je vous loue la mienne, si vous voulez.
Pourquoi tous ces coqs qui nous réveillent tous les matins ? Demande Rose.
C’est pour les combats. Samedi, il y en a à la fiesta de Banutuan. Vous voulez y aller ?

Et les Piche de se retrouver, le lendemain, autour de l’arène de combat de coqs.

Pour cela, ils ont emprunté la moto de Régina et parcouru 50 km de piste. Au retour, ils ont pris un chemin de traverse qui les a conduits à un village de pêcheurs, aux maisons en feuilles de palmiers séchées et en bambous. Comme la maison de Régina.

Le site est incroyablement beau.

Deux baies : une sous le vent à l’eau plate, l’autre au vent soumise à une légère houle sont séparées par un isthme de sable immaculé terminé par un monticule rocheux. Les deux baies sont bordées par de larges plages de sable éblouissant de blancheur. La première s’étend sur quelques centaines de mètres, la seconde bordée d’une forêt de cocotiers court sur plusieurs kilomètres, sans âme qui vive, sans habitation, vierge comme aux premiers temps.

Si l’adjectif « paradisiaque » n’était tant galvaudé c’est à ce lieu qu’il faudrait l’appliquer.

C’est trop beau, déclare Rose. J’ai bien peur qu’un jour à la place des maisons de pêcheurs on construise des hôtels en béton.

Les Piche reprennent leur petite moto et la piste qui les a conduits à ce village.

« Avant les hôtels il faudra construire une route, pense Raoul, en tentant d’éviter les nids de poules qui parsèment le chemin. La plage et les pêcheurs ont un sursis, estime-t-il, un peu rassuré ».

Pour voir quelques photos cliquez ci-dessous :

Village de pêcheurs et autres images locales

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