“Il faut se méfier de la première impression, c’est souvent la bonne”.

Chengdu, 4 avril 2006

Après un mois et demi en Chine, les Piche recensent ce qui les a surpris de prime abord.

A tout seigneur tout honneur, le crachat vient en tête de liste.

Pas le petit crachat du joueur du PSG sur la pelouse du stade de France. Non ! Il est question, ici, du crachat qui provient d’un raclement sonore au plus profond des bronches pour monter en un grondement impétueux avant de se terminer en une puissante expectoration. Un exercice que le Chinois moyen peut renouveler plusieurs fois en quelques minutes où qu’il se trouve, dans un bus, un train, un restaurant, sur un trottoir, un vélo, etc.

Le pouvoir a tenté d’enrayer cette pratique, avec un certain succès paraît-il à Pékin et Shanghai. Ailleurs, c’est l’échec total. La conséquence étant que les Chinois sont largement atteints par le “ganmào” une sorte de bronchite chronique. Raoul qui aime “faire comme les Romains, chez les Romains” a du recourir aux antibiotiques pour se débarrasser d’une bronchite tenace, affection qui l’épargne en général. Le “ganmào” ?

Dans un registre voisin, en quelque sorte, les Piche ont découvert une autre spécificité, les wc publics à la chinoise. Ils sont composés d’une rigole qui court tout au long de l’édicule avec quelques cloisons très basses, sans porte. Des wc souvent rebutants mais avec beaucoup de chaleur humaine…

On avait annoncé aux Piche, les Chinois individualistes et peu sympathiques avec les étrangers. Individualistes, ils le sont indubitablement, en revanche, les Piche les trouvent accueillants, aimables, serviables et ils parviennent toujours à obtenir le renseignement ou l’aide qu’ils cherchent.

Dans les restaurants, il n’est pas rare qu’ils soient cordialement invités à goûter aux plats des convives présents à leur table, pour le plaisir manifeste de leur faire découvrir certains mets.

La variété de l’habillement qui va jusqu’à une élégance certaine pour les femmes, dans les grandes villes, a également frappé Rose et Raoul. Rose qui ne cesse de louer l’amour des Chinois pour les plantes ornementales très présentes dans les rues des grandes villes comme dans les bâtiments publics.

Les magnifiques bonsaïs sont fréquents, tout comme les massifs de fleurs. Le savoir faire chinois dans ce domaine est immense. Si l’on ajoute à cela l’omniprésence des légumes dans les préparations culinaires, force est de constater que les Chinois sont plus amoureux de la nature qu’on ne le dit..

Et si l’environnement a été saccagé pour cause de développement industriel, il est permis d’espérer que le fond “végétal” chinois reprendra le dessus.

Le dernier plan quinquennal qui vient d’être présenté en mars dernier ne consacre-t-il pas une large part au “développement durable” ? Comme le dit Thierry, voyageur devant l’éternel et ami des bêtes “un peuple qui se nourrit de chiens au lieu de les gaver de Canigou est forcément plus proche de la nature que nous”.

Les Chinois aiment le jeu. Il est partout, dans les parcs publics, les rues, devant les magasins, dans les trains, les bateaux. Jeux de cartes, chinoises ou occidentales, de dames, de dominos.

Dans les parcs les joueurs côtoient les pratiquants du Tai Chi, le plus souvent des femmes ou des personnes âgés. Ces derniers offrent aux Piche un spectacle gracieux parfois comique tel ce très vieux monsieur de Kunming dont les gestes se limitaient à un mouvement plongeant des mains d’une amplitude ne dépassant pas 10 centimètres, accompli avec conviction et persévérance.

Dans cette même ville de 4 millions d’habitants, puis plus tard à Chengdu (même taille), les Piche ont été surpris par le faible niveau sonore de la circulation, pourtant importante à certaines heures. Explication : la totalité des scooters et des mobylettes sont électriques. 100% silencieux !

L’omniprésence du téléphone mobile à la ville comme à la campagne est également remarquable. Sur un chemin autour de Yangshuo, les Piche n’ont-ils pas vu une paysanne marchant avec sa bêche sur l’épaule tout en conversant au téléphone. Les Chinois semblent tous équipés de cet appareil qu’ils utilisent en tous lieux et à tout moment, en parlant encore plus fort qu’à l’ordinaire, c’est-à-dire vraiment très très fort.

Autre pratique chinoise qui saute aux yeux : les affiches. Elles sont partout. Géantes dans les grandes villes, plus réduites ailleurs, elles sont légions où que l’on se trouve. Les ateliers pour les fabriquer sont simples : un local de trois mètres de large, 5 de profondeur, un ordinateur et un gigantesque traceur de la profondeur du local.

“Quand le bâtiment va tout va”, alors la Chine va. Des bâtiments poussent comme des champignons dans les grandes agglomérations comme dans les moins grandes et même dans les villages. Les immeubles flambants neufs, apparemment terminés mais encore libres de tout occupant sont innombrables.

Les chantiers routiers et autoroutiers sont visibles partout y compris dans les régions montagneuses difficiles. Bref, la Chine apparaît aux Piche comme une immense zone de travaux.

Parmi leurs premières impressions, les Piche ne pouvaient pas ne pas qualifier le physique des Chinois qui ne sont décidément pas “tous pareils”.

Raoul :

- Je trouve que la plupart des Chinoises ont un corps particulièrement bien fait même si elles sont le plus souvent de petites taille. Comment trouves-tu les Chinois, demande-t-il à Rose ?

- Ce ne sont pas les types d’hommes que j’aime. Remarque, même en occident, il y en a très peu qui soient à mon goût.

Du coup Raoul se sent l’égal de Robert Redford et d’Harrison Ford, lui que Rose a choisi parmi des millions ! Subitement, il n’a plus que faire des Chinois et des Chinoises. Diablesse de Rose…

PS “Les personnes insignifiantes aiment que leur actes soient bruyants”. Proverbe chinois.

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