Un sourire pour les enfants de la décharge de Phnom Penh

Phnom Penh, 17 février 2002.

ça pue, c’est repoussant, c’est répugnant comme le sont toutes les décharges publiques au monde. Mais, à cela, la décharge de Phnom Penh ajoute le spectacle de la plus effroyable détresse humaine : une armée d’adultes et d’enfants, dont certains ont moins de 10 ans, fouillent dans les détritus “fraîchement” versés puis étalés en couches par un énorme bulldozer. Ils en retirent qui des cannettes d’aluminium, qui des morceaux de tissus, qui de la ferraille, qui des plastiques dont ils remplissent de grands sacs qu’ils traînent avec eux. Ils revendent le produit de leur collecte d’une journée pour environ un euro. Tous les jours, dès que le soleil se lève, ils sont là dans les immondices, où, en même temps que leur pauvre marchandise, ils attrapent toutes les maladies que l’on peut imaginer en un tel lieu. Leurs maisons ? Des cabanes de misère installées en bordure de la décharge, si près qu’elles sont presque dessus.

Révoltés par ce sommet d’inhumanité, un couple de Français a créé en 1993 une association pour venir en aide aux enfants de la décharge de Phnom Penh, ils l’ont nommée “Pour un sourire d’enfant”. Rose, Raoul et leurs amis séjournent dans l’hôtel d’application de cette association. Le contraste avec la décharge est total : des bâtiments en dur, propres, nombreux, accueillent 600 enfants, à partir de 13 ans, qui vivent avec de sérieuses règles d’hygiène et suivent une formation de rattrapage scolaire en même temps qu’ils étudient l’anglais et le français. Des cours de formation professionnelle sont également dispensés (hôtellerie, mécanique, secrétariat, …) afin qu’ils trouvent un emploi qualifié correctement payé. Dès le premier contact avec ce centre, Rose, Raoul et leurs amis ont été frappés par la qualité de son organisation, le sérieux qui préside à son fonctionnement, bref par le professionnalisme des personnes qui y travaillent. Quant aux enfants du centre, ils étudient avec application, ils jouent, ils rient, ils sourient comme tous les enfants du monde. Comme si la décharge à un kilomètre de là n’existait pas, comme s’ils l’avaient enfouie dans leur esprit comme on enfouit les immondices. Comme si…

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