La capture du cobra royal à la main. Mode d’emploi

Bangkok, 20 janvier 2002.

Le cobra royal dressait sa tête massive à un mètre au-dessus du sol, le cou déployé en losange prêt à l’attaque. Rose Piche le fixait droit dans les yeux. Soudain, le cobra royal se projeta vivement en avant en émettant un feulement de chat. Rose demeura très maîtresse d’elle-même, Raoul à ses côtés affectait la même assurance. Seul, le préposé à la collecte du venin qui, lui, n’était pas assis sur un gradin, fit un pas de côté pour éviter la bête. Rose et Raoul, en compagnie d’une cinquantaine de touristes purent alors suivre les explications pour la capture “facile” d’un cobra (Royal ou pas). Il suffit de se maintenir toujours face à lui, le cobra fait constamment face, et de se pencher légèrement en avant, au-dessus de lui, pour amener délicatement la main au niveau de sa tête. Il ne la tournera pas pour mordre. On le saisit ensuite fermement derrière le crane et c’est gagné.

Démonstrations et explications concernant les 160 variétés de serpents, dont 48 très dangereux, étaient dispensées à Rose et Raoul dans le cadre de la ferme d’élevage des serpents de Bangkok qui se consacre à la fabrication des sérums anti-vénéneux. Les cobras y grouillent par dizaines, entrelacés en énormes paquets. Les sérums sont, paraît-il, très efficaces. Si on les injecte dans la demi-heure qui suit une morsure ils sauvent la victime. Au delà, elle meurt. Et si on échappe au cobra, la Thaïlande recèle aussi de merveilleux serpents cracheurs (jusqu’à deux mètres) tout aussi mortels.

- Je me demande si on a eu raison de laisser l’aspi venin à la maison, s’est interrogé Raoul à haute voix en contemplant le spectacle de ces reptiles.

- Je me le demande aussi, lâcha Rose en réponse, la tête penchée sur un amas de cobras palpitants, en songeant aux excursions qu’elle se promettait d’effectuer dans les montagnes du nord du pays.

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