Le Machu Picchu, berceau des Piche ?

Machu Picchu, 23 janvier 2007

Les Incas fascinent.

L’or, l’argent, les temples du soleil, les sacrifices humains, les cités cachées, l’astronomie, la médecine, l’architecture et un empire qui s’étend du sud de la Colombie au milieu du Chili, tous les ingrédients de la grandeur, du mystère et de la spiritualité sont présents.

Si on y ajoute la résistance héroïque à l’envahisseur espagnol on comprend que tant de contemporains viennent au Pérou retrouver les traces de cette illustre civilisation.

Raoul Piche a trouvé une raison supplémentaire.

- Sais-tu, Rose, pourquoi nous sommes aujourd’hui au Machu Picchu devant l’Intihuatana ?

- Parce que tu as trop vu Indiana Jones

- Non, parce que je voulais retrouver la terre de mes ancêtres. Le Machu Picchu, c’est la montagne des Piche !

- Depuis que tu as appris trois mots de quechua tu te prends pour un Inca.

Raté ! Machu Picchu signifie “la vieille montagne”.

Quant à l’Intihautana, ce pilier sculpté dans la roche, c’est “le point d’amarrage du soleil”. Pas celui de la famille Piche !

C’est tout de même un peu plus classe, non ?

- Il n’empêche, hier il pleuvait averse, cette nuit il est tombé des trombes d’eau et aujourd’hui pour découvrir le Machu Picchu le soleil inonde le site. C’est pas un signe, ça ?

- Si, si c’est un signe très profond, du genre “après la pluie, le beau temps”. Il y a énormément de spiritualité là dedans !

Vexé, Raoul s’en va découvrir, seul de son côté, l’extraordinaire Machu Picchu, allant du temple du soleil aux bains cérémoniels, puis sautant des quartiers résidentiels au temple aux trois fenêtres pour remonter au rocher funéraire d’où il a une vue plongeante à couper le souffle sur l’ensemble de la cité inca.

Une cité que les Espagnols n’ont jamais trouvée et qui a été découverte par hasard en 1911.

Juchée sur un étroit plateau entre deux pitons, au sommet d’une montagne aux flancs vertigineux qui plongent vers l’Urubamba, une rivière furieuse aux allures de torrent. Entouré d’une épaisse forêt tropicale, le Machu Picchu est caché et inaccessible.

En découvrant leurs premiers sites incas, à Pisac, quelques jours auparavant, les Piche avaient été un peu déçus, “pourquoi avoir restauré ces temples de façon si parfaite ? Cela fait toc”, s’était offusqué Raoul, mal inspiré.

Renseignement pris, aucun n’ont été restaurés, la perfection est d’origine !

Les Incas n’ont pas leur semblable pour tailler les pierres en forme de polygones, jusqu’à 14 côtés, qui s’emboîtent ensuite à la perfection les uns aux autres comme les pièces d’un puzzle.

A Cuzco, la capitale de l’empire inca, l’hommage rendu par les envahisseurs à ces géniaux bâtisseurs est visible dans les rues : les soubassement de nombreux édifices coloniaux sont incas. Une bonne raison à cela, les constructions incas résistaient mieux aux tremblements de terre que les espagnoles.

Quant aux actuels Quechua, lointains descendants des Incas, ils résistent à un autre envahisseur. Le Pérou est l’un des rares pays où la Coca Cola Cie ne règne pas en maître. La boisson gazeuse nationale s’appelle “Inka Cola”, elle est beaucoup plus consommée que l’”autre”.

Les Piche ont un peu honte de l’avouer mais ils trouvent le goût de l’Inka Cola pire encore que celui du Coca.

On a beau être Inca on ne peut pas être génial en toutes choses.

Heureusement, la Barena, une bière locale rattrape tout.

Hic ! hups ! pffft !

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