Que la montagne est belle

Il existe dans le monde quelques trains aux trajets spectaculaires. “El Chepe”, de son vrai nom “Chihuahua Pacifico” en fait partie. Il part du niveau de la mer sur la côte pacifique du Mexique pour rejoindre la ville de Chihuahua, 650 km plus loin, en franchissant un massif montagneux (la Sierra Madre Occidental) qui l’oblige à grimper à plus de 2400 mètres d’altitude. Pour se faire, il suit des fonds de vallées, franchit d’innombrables ponts et tunnels qui le conduisent en bordure d’un gigantesque canyon (Barrancas del Cobre) profond de 1800 m.

Autant dire qu’une fois passées les plaines culitivées, les zones des cactus géants et parvenu dans la montagne couverte de conifères, le spectacle devient grandiose et permanent. Comme les passagers peuvent s’installer à l’extérieur sur les plateformes entre les wagons, ils en profitent totalement.

Bref, El Chepe, le top ! Cela se paye tout de même d’un réveil très matinal, 4h30 du matin (!) un exploit difficile pour les Piche qui, la veille avaient effectué une traversée en ferry et s’étaient couchés à 23h. Il n’empêche, ils ont gardé les yeux écarquillés durant tout le trajet.

Pour jouir pleinement de cet étonnant massif montagneux, Rose et Raoul se sont installés pendant 3 jours dans un petit village aux allures alpines et aux nuits froides (13°C dans leur chambre, mais de grosses couvertures…). Ils sont descendus dans certains canyons par des routes tortueuses et ont cheminé à pied en bordure de leur fracture au sommet d’autres.

Dans cette région vit une population indigène, les Tarahumara, bien entendu de loin la plus pauvre, utilisée comme faire valoir culturel dans tout l’Etat du Chihuahua à travers ses savoirs-faire artisanaux, artistiques et ses coutumes. Autrefois, les Tarahumara étaient contraints au travail forcé dans les mines. Aujourd’hui, ils sont démunis mais libres !

Pour donner une idée de leur niveau de vie, beaucoup habitent dans des grottes, nombreuses dans cette montagne. Par relation, oui, oui, les Piche ont pu entrer dans l’une d’elles. Il y faisait bien plus chaud que dans leur chambre d’hôtel, sans doute grâce au feu de bois allumé en permanence. La grotte était grande, il y avait trois matelas doubles, un espace pour cuisiner et la vieille dame qui accueillait Rose et Raoul tressait un panier en se tenant face à l’entrée, seule partie éclairée par la lumière du jour. Le plafond noirci par des siècles de fumée donnait l’impression d’être… dans une grotte !

Des enfants jouaient à l’extérieur, une femme faisait la lessive, le ciel était bleu…

- Le bonheur, peut-être murmure Rose

- “J’ai cinq doigts moi aussi on peut se croire égaux”, ironise Raoul, appelant Nougaro à la rescousse.

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