La migration annuelle des Piche a commencé

Pour les Piche, le début de l’année marque la grande migration d’hiver. Mais pourquoi migrent-ils ? Les flamands, les cigognes, les hirondelles on comprend. Mais les Piche ?

Mardi dernier, à 4h30 du matin, lorsque le réveil les a tirés d’un profond sommeil pour aller prendre l’avion, Rose et Raoul se sont exclamés de concert, « le voyage commence ! » apportant un début de réponse à cette interrogation : le voyage, c’est rompre avec les habitudes.

Les Piche ne se réveillent jamais à 4h30 du matin !

Voyager, c’est aussi changer de langue et du coup, devenir un peu analphabète, ce qui incite à la modestie. C’est changer de cuisine et apprendre à goûter à tout comme lorsque les parents éduquent leurs enfants (les Piche aiment bien ce retour en enfance).

Voyager, c’est perdre ses repères géographiques et découvrir que dans l’hémisphère austral si l’on se dirige vers le soleil on va vers le nord et non pas vers le sud (après être revenus sur leurs pas sur 2 km, les Piche ont retenu la leçon).

Voyager, même sans être de grands aventuriers, c’est s’étonner. Quel bonheur que l’étonnement ! (tiens ! à l’instant où s’écrivent ces lignes, un « promeneur de chiens » avec une douzaine de toutous en laisses, passe devant les Piche, étonnant, non ?).

Voyager c’est rompre, sans risque certes, mais rompre tout de même. Voyager c’est apprendre et comme l’a écrit un illustre inconnu « tout n’est qu’apprentissage dans la vie! (…) développer des projets et s’adapter aux changements sont des gages de bonheur et de longévité ».

Voilà pourquoi les Piche migrent, ils font leur cure de jouvence. Pourquoi en hiver ? Parce que le Piche est un animal frileux.

De la philosophie tropicale tout ça. Uniquement pour ne pas avoir à raconter comment Rose, tête frisée et seins nus sous un tee shirt polynésien a grillé la priorité à un loubavitch, longue barbe, chemise blanche, chapeau noir, kippa et petites ficelles pour lui piquer les quatre sièges libres qui permettaient de s’allonger dans un Airbus A340 pas trop rempli. Ni pour décrire comment Raoul poursuivant le même homme de son acharnement s’est emparé de son sandwich pas suffisamment cachère à son goût.

Peut être également pour ne pas avoir à préciser que les Piche installés depuis quatre jours rue de l’Etat d’Israel à Buenos Aires n’ont pu s’empêcher de remarquer que la rue parallèle à la leur s’appelle rue de Palestine. Et de se souvenir que les parallèles ne se rencontrent jamais…

Le fait est que, cette année, les Piche ont migré à Buenos Aires pour un voyage qu’ils imaginent très différent des précédents. Ils s’en expliqueront sans doute dans un prochain message.

A bientôt

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