Hong Kong, objet urbain non identifié !

Hong Kong, 1 mars 2006

Dés leurs premiers pas sur cet étrange territoire, Hong Kong apparaît à Rose et Raoul Piche comme un Objet Urbain Non Identifié (OUNI).

Des forêts de crayons sont plantés dans le sol, en dégradé, du bas jusqu’au sommet des collines. ce sont les habitations des Hong Kongais. Des immeubles étroits de 30 à 40 étages aussi serrés les uns contre les autres que des voyageurs dans le métro aux heures de pointe. Aucune fioriture architecturale. La répétition du motif des fenêtres constitue la seule animation de ces surfaces lancées vers le ciel.

Au coeur de la ville, sur l’île même de Hong Kong, dans le quartier des affaires, les crayons sont de verre et de miroir immaculés. Un rappel du quartier de la Défense à Paris mais cent fois plus étendu, allongé en bordure de la mer de Chine. Les Chinois ayant toutes les audaces, à la nuit tombée, ces édifices portent les éclairages les plus variés en genre et en couleur transformant la façade maritime de la cité en spectacle kitch extraordinaire.

Rose et Raoul ont trouvé refuge dans une pension de famille sise au 14ème étage d’un immeuble du centre ville. Leur chambre est à l’image du territoire, on y trouve tout, agencé de façon parfaite en un espace minimal. Dans neuf petits mètres carrés, ils disposent de deux lits, d’un placard, d’un lavabo, d’une douche, d’un WC, de la télévision et de l’air conditionné. Le tout propre et entretenu. Une propreté helvétique qu’ils retrouvent dans les rues, les transports, les restaurants, les commerces.

Rien de vraiment surprenant au vu du luxe affiché au coeur de la ville. Les boutiques des marques les plus prestigieuses pullulent ainsi que les immenses galeries commerciales haut de gamme. Il est vrai que les Hong Kongais ont un look CSP Plus, voire CSP Plus Plus qui donne à Rose et Raoul Piche avec leurs petits sacs à dos et leur accoutrement Kiabi-habille-à-petit-prix un sentiment CSP Minus. Sur les passages piétons ils affrontent bravement les Mercédès, Lexus et contournent dédaigneusement les Rolls et autres Ferrari. Du moins lorsqu’ils marchent au même niveau que ces bolides car le plus souvent les piétons disposent de leurs propres voies, à hauteur d’un étage, qui courent d’un bâtiment à l’autre en les traversant.

Pour aller de Kowloon à l’île de Hong Kong, les deux moitiés de la ville de Hong Kong séparées par un bras de mer, Rose et Raoul Piche empruntent au choix le bateau, le métro, le bus, le taxi. Sans doute existe-t-il aussi une liaison par hélicoptère ou par OVNI qu’ils n’ont pas encore trouvée mais cela ne les surprendrait pas, tant ils sont acquis à l’idée qu’à Hong Kong rien n’est comme nulle par ailleurs.

PS “Le matin pluie et boue, le soir vent et poussière, demain chaud, voilà comme on voyage, même sans sortir de chez soi.” Proverbe chinois.

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