Relents de soviètisme en Tchéquie

Le routard a prévenu les Piches : « en Tchéquie vous devez absolument acheter une vignette autoroute, pour ne pas attraper une amende salée ». Et de préciser que celles-ci se prennent soit à la frontière, soit dans les stations services soit à la poste. A part qu’il n’y a pas de frontière, que les stations services n’en vendent plus parce qu’il n’y a tout simplement plus de « vignette » physique. Elles sont remplacées par le scan des plaques d’immatriculation par des portiques de caméras vidéo. Si vous êtes enregistré, après avoir payé votre dû, OK sinon, boum 150 € ! Il a fallu 2 heures aux Piche pour découvrir ça après que des Tchèques les ont trimbalés de stations services en stations services. Le parcours du combattant s’est terminé à la poste de Cheb. Là, une guichetière au visage fermé, au ton revêche assène à Raoul une rafale de phrases auxquelles il ne comprend rien, tout en lui désignant un coin au fond du local. Raoul regarde ce qui s’y trouve, tout est écrit en tchèque autant dire en chinois pour lui. Il revient vers le guichet où la préposée lui jette un regard assassin. Elle est en train d’opérer une transaction avec un client relativement jeune.

Raoul tente sa chance auprès de ce dernier, « parlez-vous anglais ? ». Non seulement il répond par l’affirmative mais en plus il décide de lui servir d’interprète. Il traduit la requête de Raoul, et reçoit en retour une rafale glacée. Le client encaisse et conduit Raoul au fond du local, persuadé que c’est là qu’une machine délivre la fameuse vignette. L’interprète se plante devant un écran tactile qui propose 6 phrases en tchèque. L’homme hésite, finit par en choisir une. Nouveau choix, il appuie sur un bouton, un crin crin d’imprimante se fait entendre et la machine délivre… un numéro d’ordre pour se présenter au guichet ! Raoul et son aide sont les seuls clients, à ce moment, à la poste ! Retour au guichet ! La transaction s’engage enfin dans la gaité et la bonne humeur digne du couloir de la mort. La guichetière finit par délivrer trois pages de reçus, certifiant qu’à partir de ce jour, 11h30, le véhicule AD894SW peut circuler sur les autoroutes tchèques.

Réflexion de Raoul qui rejoint Rose restée dans la voiture : « soviétisme, pas mort » ! Cette scène et l’amabilité qui l’a traversée lui rappelant son premier grand voyage en Union Soviétique, en 1963. Soviétisme d’autant moins mort que les Piche retrouvent les mêmes visages fermés et l’absence totale de volonté de rendre service au guichet de l’opéra de Prague et chez plusieurs commerçants. En revanche, Rose et Raoul trouvent facilement de l’aide et beaucoup d’amabilité auprès de passants qui parlent anglais.

Et surtout, ils découvrent en Prague, l’une des plus belles villes d’Europe, loin devant toutes celles visitées depuis le début de leur voyage.

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